02/03/2012
La fiction du vendredi (3)
"Le triomphe de Louis XVI" cette semaine. Il s'agit d'une nouvelle écrite pour le 14 juillet 2007, quand le président élu depuis le mois de mai, aimait montrer ses gambettes et s'exhiber en joggeur. Je me suis alors dit que si Louis XVI avait procédé de la même façon, peut-être que le 14 juillet 1789 aurait été différent. Un postulat comme un autre, en tout cas une fable uchronique toujours d'actualité, et pour cause...
Le 14 juillet 1789, Paris fut gagnée par une grande effervescence dès le début de la matinée. Et pour cause, alors que les rues commençaient à se remplir de quelques matinaux, on vit le roi Louis XVI passer en courant du côté la Bastille, flanqué de deux soldats qui avaient bien du mal à suivre le monarque. Cette pratique du jogging, comme on qualifiait ce genre d’exercice outre-Manche, en surprit agréablement plus d’un. Et les propos qui se colportaient depuis quelques jours à travers toute la cité, commencèrent à trouver ainsi un début de véracité. En effet, les murs de la ville s’étaient couverts d’affiches vantant les mérites du roi Louis, monarque dynamique, entreprenant et charismatique, qui ne pouvait que contribuer à la grandeur de la France, et à l’épanouissement des Français et des Françaises. Et comme le peuple comptait un nombre non négligeable d’analphabètes, des gardes avaient arpenté tout Paris pour rapporter les mêmes propos. Et leurs annonces à la gloire de la maison de Bourbon, se terminaient à chaque fois par une exhortation à se rendre le 14 juillet dans l’après-midi à la place Louis XVI, connue de nos jours en tant que place de la Nation, pour y voir et y entendre le roi en personne.
C’est ainsi qu’une foule importante ce trouva réunie à l’heure dite à l’endroit indiqué, devant une estrade cernée de drapeaux blancs, symboles de la royauté.
Très vite, se succédèrent sur l’estrade des philosophes et autres penseurs, qui couvrirent de louanges le roi Louis, et terminèrent leur prestation en le faisant acclamer par la foule qui obéissait sans la moindre réserve, comme enivrée par les propos à la gloire de la monarchie de droit divin. Puis ce fut au tour de poètes, de musiciens et de chanteurs, de venir déclamer ou chanter une multitude de vers dédiés à l’intelligence, à la vivacité et au pragmatisme du descendant des Capétiens.
Autant dire qu’après toutes ces odes à Louis XVI, lorsque celui-ci parut, accompagné de la reine Marie-Antoinette, du dauphin et de sa fille aînée, offrant une image très people — comme on dit également outre-Manche —, de la famille royale, la foule était en délire.
Et elle ne le fut que plus après que le roi se fut lancé dans un discours où il rendit hommage au peuple de France si vaillant, à tous ces hommes et ces femmes qui se levaient tôt, et étaient prêts à s’adonner toujours plus au labeur, pour amasser toujours plus d’écus. Et il en conclut qu’il fallait en finir avec l’héritage de la cour de Louis XIV, avec la facilité et le stupre, pour engendrer une France d’entrepreneurs.
À la fin de ce discours que le roi prononça avec une ferveur communicative, la foule applaudit à tout rompre, tandis que la reine très glamour, sortait d’un panier qu’elle tenait sous le bras, des brioches qu’elle lança au peuple en liesse.
Ce fut véritablement le triomphe de Louis XVI ce jour-là, alors qu’il avait bien failli en être tout autrement.
En effet, dans les semaines qui avaient précédé ce jour exceptionnel, des rumeurs alarmantes s’étaient propagées dans Paris, annonçant que le 14 juillet, le peuple allait prendre la Bastille, et qu’il s’en suivrait un chaos dont la monarchie ne se relèverait pas. Alors, des conseillers avisés apprirent très vite au roi comment s’y prendre pour mettre le bon peuple « dans sa poche ».
Le monarque écouta attentivement les conseils, accepta d’agir comme on le lui demandait, et même d’exécuter un jogging dans les rues de la capitale du royaume, alors que l’effort avait toujours eu tendance à le rebuter, surtout lorsqu’il devait être en plus très soutenu.
****
Et le soir même, tandis que le monarque se trouvait dans l’un des nombreux salons que compte le château de Versailles, en train de s’adonner à la serrurerie, afin de ce remettre de cette dure journée à la fois émouvante et éprouvante, la reine vint le rejoindre.
— Alors, mon bon Louis, fit-elle, n’êtes vous pas heureux d’avoir sauvé le royaume et gagné l’amour du peuple ?
Le roi délaissa la serrure sur laquelle il était penché avec passion, et se tourna vers la reine avec un tournevis à la main.
— Bien sûr, ma très chère reine, fit-il. Seulement, il y a quand même quelque chose qui me chagrine grandement.
— Mais, quoi donc, Louis ? fit Marie-Antoinette, très troublée.
Louis XVI prit un air maussade, et répondit :
— Devoir honorer ce que j’ai promis de faire, pour toujours apparaître comme un monarque dynamique, et ainsi continuer à charmer le bon peuple.
— Mais quoi donc exactement ? insista la reine.
Alors, Louis XVI se laissa tomber dans un fauteuil tout en velours et dorures.
— Devoir chaque matin faire un jogging, lâcha-t-il enfin d’un ton morne.
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01/03/2012
Lens polars 2012
Les 24 et 25 mars, retour du maintenant incontournable salon du polar de Lens. C'est sa 16ème édition, la troisième en ce qui me concerne, et je serai présent le samedi 24 de 10 h à19 h. Pas de nouveauté d'ici-là, alors "Béthune, 2 minutes d'arrêt" reviendra en deuxième année.
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29/02/2012
Boulogne stress
Photo Régine Vast
Ayant signé mon contrat d'édition, je peux maintenant en dire un peu plus sur mon prochain polar et notamment dévoiler le titre : "Boulogne stress". Alors, ce n'est pas la ville de Boulogne-sur-Mer (lieu du roman) qui est stressante, mais les situations dans lesquelles sont englués les personnages. Un polar psychologique, avec du suspense laissé jusqu'à la dernière ligne du dernier chapitre. Publication dans les quelques mois à venir, et au fur et à mesure de la progression des événements, vous en saurez toujours un peu plus. Je dis bien, "un peu", car il faudra le lire pour tout savoir ! À bientôt !
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28/02/2012
Début de roman
Il est toujours utile de garder les débuts de roman. Il faut bien avouer que les stocker dans un dossier ne coûte rien et quand quelque temp plus tard on y revient, c'est parfois la bonne surprise. Tout cela pour vous dire que je vais continuer un début... de roman, pour en faire un entier, avec un début... et une fin. Après le polar et le fantastique, une petite synthèse s'imposait, et c'est justement d'un thriller fantastique qu'il s'agit. Environ une page et le début d'une autre d'écrites, et voilà que les papilles imaginatives me démangent et m'incitent fortement à m'y mettre... Allez pour une fois, ce sera un gros roman. Eh oui, je le sens ainsi. Vais-je égaler le manus de 545 pages confectionné il y a 15 ans environ... Peut-être bien, ça va foisonner de personnages, de destins croisés... Allez, on va essayer de faire dans le pavé, pas pour être tendance, mais l'occasion s'y prête.
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27/02/2012
Polars en Nord et en Plus
Comme on peut le voir ci-dessus, Polars en Nord n'est plus seulement au Nord mais s'étend à l'Est et à l'Ouest. Après le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, il s'étend à la Normandie et à la Champagne. Où va-t-il s'arrêter ? En tout cas, grâce au ouèbe et à ce blog, vous pouvez trouver mes polars depuis n'importe quel point du globe !
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26/02/2012
Trilogie Nocturne
J'ai publié en tout 4 nouvelles dans le fanzine québécois Nocturne. Il y a quelque temps, j'ai rassemblé les trois premières dans un recueil intitulé "Trilogie Nocturne", comme il se doit. Et je vous invite à le découvrir ou à le redécouvrir.
09:47 Publié dans Recueils de nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook