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06/06/2009

Les 64 Glorieuses

Quand il s’agit de SF, l’actualité ne risque pas de laisser les auteurs devant une page blanche. Ainsi venais-je d’entendre qu’un Espagnol avait mis en vente un de ses reins sur internet pour éponger ses dettes, que j’ai imaginé une société peut-être pas si lointaine, où un huissier sera amené à saisir un organe à un citoyens n’arrivant pas à honorer ses dettes. Et cela a donné « Surendettement » que vous pouvez lire dans la rubrique « mes nouvelles en ligne », colonne de gauche.

Mais il y a un fait qui me laisse penser qu’on nous a plongés en pleine uchronie depuis quelque temps. Je rappelle que l’uchronie est une façon de concevoir l’Histoire autrement, de créer une Histoire parallèle, alternative, avec au départ, très souvent, un grand « SI ».

Si Napoléon avait gagné la bataille de Waterloo, si louis XVI n’avait pas été guillotiné, si le débarquement en Normandie n’avait pu avoir lieu le 6 juin 44...

Alors voilà ce qui m’amène à penser que nous sommes en plein roman uchronique…

Depuis le mois de septembre dernier, on nous parle de crise économique sans précédent, de crise économique comme on n’en a jamais connu. On vit donc comme « SI » la crise économique mondiale qui a frappé la France à l’automne 1974 suite au choc pétrolier de 1973, n’avait pas existé. On oublie la montée du chômage cette année-là. On oublie le premier million de chômeurs atteint au mois d’août 1977, puis les 2 millions dans les années 80, puis les 3 millions dans les années 90. On oublie l’endommagement du tissu industriel du Nord dans la seconde moitié des années 70 puis l’écroulement de la sidérurgie en Lorraine dans les années 80. On oublie la paupérisation de la population avec l’apparition des SDF vers 1984 et la création du RMI en 1988.

Oui, on vit dans un roman uchronique où le choc pétrolier de 1973, pas plus que celui de 1979 n’a existé. Où en 1974 il n’y a pas eu de crise mondiale, et que l’on a continué de vivre dans une société de plein emploi où chacun gagnait bien sa vie et avait un logement selon ses désirs ; et tout ça, jusqu’à ce que l’on atteigne le mois de septembre 2008, où là, la seule crise économique que l’on connaisse s’est abattue, mettant un terme aux 64 Glorieuses, et non pas au 30 Glorieuses, comme l’économiste Jean Fourastié a baptisé la période de prospérité s’étendant de 1944 à 1974, année dont j’ai déjà parlé, mais qui semble avoir été passée aux oubliettes de l’Histoire.

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