04/02/2016
"Zazou" de Jean Mazarin, un roman swing !
Il existe beaucoup de raisons pour lesquelles ce roman ne pouvait pas m'échapper. J'ai toujours été passionné par le mouvement "zazou", un mouvement avant tout contestataire, s'opposant à l'occupant nazi et ses complices, tous les affidés du régime vichyste, les fanas du Maréchal et de sa révolution nationale qui n'avait rien de révolutionnaire, mais tout de dégueulasse.
Autre point, les Zazous aimaient et écoutaient du swing, dérivé du jazz, un bon antidote aux marches prussiennes, aux chants martiaux casse-bonbons. Ce swing s'encanaillait avec la chanson populaire française, pour commettre des perles, à découvrir encore de nos jours.
Puis, le roman est écrit par Jean Mazarin, un polareux né en 1934, soit 8 ans après mon maître Georges J. Arnaud, un vieux de la vieille (au sens noble du terme, of course), qui produit une littérature qui me convient parfaitement, de celle que j'affectionne même tout particulièrement.
Alors, nous sommes en 1942, Paul, jeune Zazou, fils d'un flic collabo jusqu'au trognon, va tomber amoureux d'une jeune résistante juive, Anna Tronska. Bon, il est vrai que celle-ci est surtout poussée par son réseau dans les bras du Zazou pour en apprendre un maximum sur son horrible paternel. Mais voilà que le Zazou finira par épouser la cause de la résistance, jusqu'à faire le coup de feu, se débarrasser de ses frusques "swing" et écouter Django Reinardt qui ne l'était pas moins, mais appartenait à un peuple (Gitans, Tsiganes...) qui fut maltraité comme les Juifs par les tenants de l'Ordre Nouveau version années 40, avec la complicité active de la police de l'hexagone. Voir à ce sujet la rafle du Vel' d'hiv.
Évidemment, la saga de Paul et d'Anna, ce n'est pas vraiment de la bluette, mais du noir de chez noir.
Mazarin connaît son sujet, il vous décrit le monde des Zazous au cordeau, la résistance, le colonialisme nazi également, et vous plonge dans une ambiance unique et authentique, faisant les délices du roman.
Au détour des pages, on y croise Raymond Queneau, Boris Vian, Sartre... mais aussi Bousquet, préfet collabo zélé de sinistre mémoire.
Dans ce roman, on rencontre en effet de braves types, des héros, tout comme des salauds et des abjects.
Il y a de l'Histoire, de l'action, de la musique...
Et cerise sur la gâteau, ce récit se déroulant en juillet 1942, est carrément écrit au présent, histoire de bien booster l'intrigue.
Pas d'hésitation, lisez-moi ça au plus vite.
Je me permettrais un aparté au cas où vous ne seriez pas encore convaincus. Pour moi, ce roman a fait office de thérapie, car je l'ai lu d'une traite, alors que ces derniers temps, il y en a une paire qui me sont tombés des mains à peine passée la trentième page. C'est tout dire !
Zazou
Un roman de Jean Mazarin, auteur tout à fait recommandable
275 pages
17 euros, ça les vaut largement
C'est édité par l'Atelier Mosésu
Collection 39/45 créée par Gilles Guillon et dirigée par Sébastien Mousse
ISBN 979 - 10 - 92100 - 38 - 9
À vous procurer partout où vous le pouvez
et pourquoi pas sur le site de l'éditeur :
http://www.atelier-mosesu.com/boutique/zazou/
Et quand on parle du swing, on voit Johnny Hess :
18:27 Publié dans Actualité et divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
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