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22/12/2016

Point de vue

Il y a quelques jours, un auteur que je connais très bien, s'en prenait sur Facebook aux romans véhiculant une violence débridée, en l'occurrence, selon lui,  tout ce qui se rapporte au polar, thriller... Certes, cet auteur de littérature dite blanche ou générale, ne commet pas d'ouvrages dans les genres précités. Je ne suis pas intervenu car j'évite toujours de le faire sur Facebook, s'agissant de sujets quelque peu polémiques, sachant que l'on peut très vite se retrouver dans une impasse, voire un traquenard. D'autre part si je ne suis pas tout à fait d'accord avec cet auteur, je ne suis pas tout à fait en désaccord.

En effet, en tant qu'auteur mais aussi  lecteur, tout comme la personne en question, je déplore la course à l'échalote du glauque, du sordide, de l'outrancier. C'est d'ailleurs l'un des thèmes  de mon dernier roman "Incarnatio", où je titille également la profusion d'histoires de tueurs en série et la fascination que peuvent exercer chez certains ces pauvres personnages. Je pourrais également plaindre les auteurs de thrillers qui sortent des pavés où il n'est question que de tortures physiques ou  mentales, de canibalisme, d'individus que l'on coupe en morceaux et dont on garde les parties intimes dans du formol (si, si, je l'ai lu), oui, je pourrais les plaindre tant je sais que je m'ennuierais à mourir en écrivant ce genre d'histoires. Seulement, je pense que pour eux, point d'ennui, mais au contraire une extrême jubilation, une véritable jouissance, exacerbée en plus par la demande d'un lectorat très friand d'horreurs gratuites et les critiques dithyrambiques de moult chroniqueurs actuels pour qui qualité littéraire et créatrice, rime avec abondance d'hémoglobine et descente au plus profond dans les abysses du monstrueux.

Là-dessus, pas de problème avec mon collègue allergique au polar. Par contre, je pense qu'il oublie ou qu'il n'a pas remarqué qu'il existe de nombreux polars de qualité qui sont en prise avec la réalité, notamment la réalité sociale, et apparaissent comme une littérature engagée de bon aloi. C'est le cas de mon maître Georges J. Arnaud, mais aussi de l'Américain Dashiell Hammettt, pour ne citer que ces deux grand auteurs.

Oui, le polar, le roman noir, voire le thriller, ce n'est pas seulement ces pavés en vogue, qui n'apportent pas grand-chose, c'est aussi de nombreux romans qui dénoncent les travers d'une société, qui s'intéressent aux gens du quotidien, aux citoyens lambda.

Le néo-polar est né dans les années 70 pour répondre au septennat giscardien. Les perspectives politiques qui s'offrent à nous, peuvent laisser penser qu'un renouveau du polar est à prévoir, on peut supputer qu'il peut renaître  une fois de plus, en laissant de côté les tueurs en série cannibales et autres collectionneurs de testicules gardées dans le formol, apaisant ainsi le courroux, sur certains points justifié, de mon collègue de littérature dite blanche.

À suivre...

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