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31/03/2007

La guitare est toujours à la même place

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La guitare est toujours à la même place

Dans le placard

Elle y est depuis le jour

Où après m’être barbouillé la figure de cirage

Je descendis à Harlem

Ma guitare sous le bras

Pour jouer le blues

Le blues à la manière de Sam « lightnin’ » Hopkins

Mais la soul n’y était pas

Et mon sound ressemblait à un grincement de dents

Et les noirs m’injurièrent

Et à la figure ils me jetèrent des boîtes de cornet-beef

Et je pleurais

Et les Noirs riaient

Et je pleurais

Et ils riaient

Et les pleurs enlevèrent le cirage

Le cirage de ma figure

Et je me mis à jouer le hillbilly

La musique de l’homme blanc

Et soudain du groupe des Noirs

Du groupe noir

Sortit un Noir

En haillons

Et il pinça les cordes

Les cordes usées d’une vieille guitare

Un autre souffla dans un harmonica

Un harmonica rouillé

Et au tout se mêla la voix rauque d’un vieillard à la barbe blanche

Et tous jouèrent le blues

Le blues à la manière de Sam « lightnin’ » Hopkins

Je regardai ma guitare

Ma guitare toute neuve

Sous un pluie de boîtes de coca-cola

Je quittai Harlem

Les quartiers noirs et la misère

Et je rentrai dans mon riche appartement de la 5ème avenue

Et depuis ce temps

La guitare est toujours à la même place

Dans le placard

Et depuis ce temps

Ma guitare est toujours à la même place

Dans mon placard

Berck-sur-Mer - Mai 1968

Alors bien sûr, vu la date, vous vous doutez qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse, et que tandis que tous les jeunes  de 7 à 77 ans s'agitaient dans les rues, je gardais résolument la tête dans les nuages. En tout cas, ce texte m'a été inspiré à l'époque à la fois par Jacques Prévert, et par le blues, dont notamment Sam " lightnin' Hopkins, le bluesman texan que j'avais découvert un an plus tôt.

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