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21/10/2008

L'infirmière en blouse noire

Daphné virevoltait, s’amusait, s’égayait, sous l’œil hilare et bienveillant de Pierrot lunaire. Et tandis qu’elle s’ébattait, Ombre furtive, sauvageonne inéluctable fuyait sous le canapé pour s’y cacher comme à l’approche de mille péripéties.

Mais un jour Daphné fut prise de lassitude, de langueur. Une insidieuse fièvre la força à s’allonger sur le canapé et à y rester dans une attitude inquiétante.

Pierrot lunaire ne trouvait plus le jeu drôle et prit ses distances avec un brin de suspicion. Il monta sur le buffet, et ignorant presque Daphné, ou alors ne consentant à la voir que d’un œil interrogateur, il se lécha, fit sa toilette avec toute l’attention féline appropriée.

Mais ce fut alors qu’Ombre furtive sortit de dessous le canapé où elle avait décidément établi ses quartiers, et s’en vint rejoindre Daphné assoupie. Celle-ci fut doucement réveillée par un ronronnement magnétique, et sa main brûlante s’en vint toucher le poil noir et soyeux d’Ombre furtive, qui bientôt entreprit un massage du bout de ses coussinets, comme pour communiquer moult vigueurs à sa maîtresse affaiblie.

Cette dernière recouvra petit à petit ses forces, bercée par le ronronnement apaisant de l’infirmière en blouse noire, qui ne se retira que lorsque Daphné fut de nouveau debout, prête à oublier son passage à vide.

À partir de ce jour, Ombre furtive resta proche et câline, jetant de temps en temps un coup d’œil à Pierrot lunaire qui toilettait sa fourrure blanche, dans la vigueur du jour sur lequel elle veillait.

 

Patrick S. VAST - Octobre 2008

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