26/01/2017
Nashville ou Belleville ?
Voilà un phénomène qui m'étonne et dont je devais bien finir par parler. Oui, je m'étonne de cette propension qu'ont des auteur(e)s, français(e)s, tout particulièrement dans le domaine du thriller, à planter leurs histoires aux USA, avec en plus des personnages 100% américains, et pour couronner le tout, en choisissant souvent des titres anglais. Il me semble que les USA comptent un nombre suffisant d'écrivains qui, tout naturellement, font se dérouler leurs romans dans leur pays et mettent en scène de parfaits Yankees.
En effet, quoi de mieux qu'un Américain pour parler de son pays et de ses compatriotes dont il connaît parfaitement la psychologie, voire les us et coutumes.
Quel intérêt pour nous, qu'un Breton ou un Auvergnat, nous emmènent à New York ou dans le Kentucky, alors qu'il y a bien suffisamment à faire dans les Côtes d'Armor ou dans le Cantal.
Je sais qu'il existe un auteur à succès qui est coutumier de cette pratique, mais, même s'il s'est choisi un pseudo américanisé, il n'en demeure pas moins un p'tit gars du Val-d'Oise, et on n'attendait pas particulièrement après lui pour se dépayser.
Et ce qui, pour moi, est le stade suprême de l'incohérence, c'est que nos Américains créés par de parfaits hexagonaux, ont droit à des dialogues en français. Si cela coule de source lorsqu'il s'agit de livres traduits, ma logique est frontalement heurtée quand il s'agit d'originaux édités en France.
Il est vrai que pour les besoins de l'histoire, dans "Incarnatio", plusieurs de mes personnages sont Américains, mais justement, je me suis arrangé pour les présenter parfaitement bilingues. Et pour ceux qui ne pratiquent pas le français, et/ou pour les scènes se déroulant aux USA, le roman prend la forme d'un récit et j'évite les dialogues.
Il faut remarquer, il est vrai, qu'il existe un lectorat pas du tout ennuyé par les romans américanisés, qui ne se contente pas des auteurs 100% anglo-saxons, et jouent le jeu des Américains d'origine baguette et béret basque.
Comme c'est nullement mon cas, je ne puis que chercher des raisons à ce curieux phénomène.
Pourquoi les auteurs en question procèdent-ils ainsi ? Espoir de faire une carrière internationale ? Dans ce cas, autant écrire directement en anglais. Pour donner plus d'impact, d'ambiance à leurs romans ? Les provinces françaises possèdent pourtant suffisamment de coins typiques, absolument parfaits pour planter les décors d'un thriller.
Alors il reste la passion de l'Amérique, tout au moins une attirance pour ce pays. On possède moult exemples dans le domaine de la musique, ce qui m'amène finalement à envisager que les auteurs en question, sont en quelque sorte les Johnny Hallyday, ou encore les Eddy Mitchell du thriller, et que leur cœur balance tout bonnement entre Nashville et Belleville.
19:49 Publié dans Actualité et divers | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook
Commentaires
Peut être un peu de honte d'être français ? La France est si petite, elle a l'air vieille quand on la regarde de l'Amérique, peut être... Bonne soirée Patrick.
Écrit par : elisabeth | 26/01/2017
Peut-être en effet. Il n'en demeure pas moins que les auteurs américains sont suffisamment nombreux et qu'ils n'ont pas besoin d'imitateurs. Bonne journée Élisabeth.
Écrit par : Patrick S. VAST | 27/01/2017
Les commentaires sont fermés.