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20/01/2008

La gueule cassée

a0bc42f4face7a3dfc62f2eb0bcd4578.jpgJe vous ai parlé très récemment de la parution en ligne du numéro 13 du webzine Reflets d’Ombres. Eh bien, dans le 12 se trouvait ma nouvelle « La gueule cassée ».

Vous l’avez peut-être déjà lue directement sur le site du webzine, mais je vous la propose à nouveau en PDF sur ce blog.

« La gueule cassée », c’est l’histoire d’un homme dont le corps a été meurtrie, mais aussi son âme ; c’est toute la honte de la guerre et de la chair à canon ; celle que l’on expose et que l’on abandonne à son destin.

Dans cette nouvelle plane l’ombre de Stevenson et de son intemporel concept sur le bien et le mal, la dualité qui sévit au cœur des esprits tourmentés.

Et c’est en cliquant juste en dessous.

gueule.pdf

19/01/2008

Éloge et promotion du point-virgule

8bbf2158528e6ce02492e3665c9e9402.jpgJ’ai vécu longtemps sans le point-virgule. Mon univers se limitait au point, ou à la virgule, ses deux composants que je ne pouvais me résoudre à unir, alors qu’un trait, justement d’union, a de tout temps été prévu à cet effet. Mais il faut dire que je ne le sentais pas ce point-virgule, je ne l’appréhendais pas. Il ne faisait pas partie de mon univers, de mon environnement, de mon quotidien. Une fois, je me suis forcé, et j’en ai placé un. Il faut dire que cela me chiffonnait de ne pas l’utiliser. Je regardais mes textes, constellés de points, de virgules, et jamais de ce qui devait pourtant être une véritable osmose, une subtile symbiose, puisque existant, et ayant toute sa place dans le vaste univers. Alors, après avoir respiré profondément, je l’ai placé ce point-virgule, entre deux propositions. Puis, je l’ai regardé, avec attention, et j’ai lu, relu l’ensemble. Non, décidément, je n’étais pas fait pour cette ponctuation, je ne parvenais pas à m’y habituer. Finalement, j’ai opté pour un banal deux points. Je dois reconnaître que j’en étais assez consterné, mais en même temps, plus à l’aise devant la feuille dactylographiée.

Et le temps a passé, et tout doucement, ce qui ne me semblait pas naturel, ce qui me mettait mal à l’aise, s’est imposé subtilement. J’ai d’abord placé un premier point-virgule, sans même penser à l’ôter cette fois-ci ; puis deux ; puis trois. Et c’était parti, j’étais devenu tout naturellement un adepte du point-virgule. J’ai réalisé combien il avait manqué jusqu’alors à mon univers, à mes écrits, à mes brouillons, à mes manuscrits.

Une autre vie d’écriture a aussitôt commencé pour moi. Tout me parut mieux. Les phrases se liaient de façon magique ; elles possédaient le tempo idéal ; jamais trop vite, jamais trop lent. J’écrivais en rythme ; c’était véritablement du jazz, tendance cool plutôt que be-bop, à la sauce années cinquante.

Et j’étais aussi content pour le lecteur à qui le point-virgule offre un confort de lecture certain. Il lui permet de laisser tomber la cendre de son cigare dans le récipient prévu à cet effet ; de croquer la pomme qui accompagne sa gourmandise d’imaginaire.

Qui n’a pas découvert les bienfaits du point-virgule, ne peut apprécier à juste titre la vie ; la savourer ; être un hédoniste du stylo.

Alors, vous m’avez compris, j’incite tout le monde à me rejoindre, pour faire l’éloge et la promotion du point-virgule ; pour faire éclater tout son charisme.

Tous unis, soutenons ce signe, et pour marquer toute l’emphase de notre détermination, ponctuons cette phrase d’un point… (non, pas virgule), mais (!) d’exclamation.

13/01/2008

Un manoir et deux robes noires

Le manoir se dressait au bout de la lande. De mémoire de villageois, il n’était plus habité depuis au moins cinquante ans. Le dernier occupant était mort, solitaire. Des proches étaient venus pour les obsèques, et il était enterré dans la cour ; sa tombe étant par ailleurs depuis longtemps recouverte de ronces. Mais des paysans avaient aperçu aux abords du manoir, deux femmes vêtues de robes noires. Pourtant, là-bas, ne passait jamais la camionnette de la boulangère, ou celle du facteur.

Les villageois se posaient des questions à ce sujet. Mais leur esprit était surtout accaparé par les événements très graves auxquels ils se préparaient. Il y avait tout à craindre depuis que la guerre internations s’était déclarée, depuis que des hordes soldatesques avaient franchi le lointain mur de la Hargne.

Et par une fin d’après-midi, tandis que le ciel s’assombrissait tristement, des blindés arrivèrent, et entrèrent dans la cour du manoir. Ils n’avaient même pas eu à enfoncer la vieille grille rouillée, le vent violent s’était chargé de l’arracher au cours d’une nuit particulièrement tumultueuse.

Des blindés, sortirent des hommes armés, casqués et cuirassés de noir. Celui qui était de toute évidence leur chef, ne portait pas de casque, mais une casquette, avec une tête de mort argentée incrustée juste au-dessus de la visière.

Il eut très vite le regard attiré par l’une des larges fenêtres du manoir. Derrière la vitre, se tenaient deux femmes, peut-être des sœurs. Les cheveux de l’une étaient couleur de nuit ardente, et ceux de l’autre évoquaient la cendre des âtres du petit matin. Elles souriaient, semblaient même s’amuser. Le chef des soudards ouvrit la porte du manoir d’un violent coup de botte, et entraîna ses hommes derrière lui. Tout ce monde barbare trouva les deux femmes dans une grande pièce illuminée par des bougies qui étaient dispersées aux quatre coins.

Il y eut un face à face long et lourd entre la soldatesque et les deux femmes. Elles étaient également vêtues de noir comme à leur habitude. Mais cette couleur souvent associée au deuil, n’avait pas la même signification pour l’une et l’autre des deux parties qui s’observaient. Les soldats portaient le deuil de l’espoir en l’être humain qu’ils avaient tué en massacrant tout sur leur passage ; quant aux deux femmes, elle portait aussi le deuil de ce trésor perdu, mais en guettant des lendemains de renouveau et de paix retrouvée.

Les deux habitantes du manoir, ces deux incarnations de la sagesse en robe noire, ne perdirent pas une miette de leur sérénité, tandis que les soudards tenaient fermement leur arme, prête à cracher le feu du désarroi.

Un rictus de dépit déforma soudain le visage de leur chef, et il leur fit signe de partir.

Ils avaient beaucoup à faire ; le village à détruire n’était pas très loin. Mais tandis que les soudards allaient remonter dans leurs blindés, comme surgis du toit du manoir, apparurent deux oiseaux géants, hybrides d’aigles noirs et d’espèces disparues dans des temps très lointains. Le feu des armes les atteignirent, mais en vain. Les créatures fantastiques paraissaient indestructibles, et ne cessaient de défier la soldatesque qui vidait les chargeurs de ses fusils-mitrailleurs sans le moindre résultat.

Les soudards finirent par monter dans leurs blindés et s’enfuir. Mais les oiseaux géants ne les laissèrent pas en paix, et les poursuivirent sans relâche, jusqu’à les repousser par-delà le mur de la Hargne.

 

****

Dans le village, on recommença à vivre tranquillement, persuadé que le péril était loin. On se doutait qu’il s’était produit un phénomène inexpliqué du côté du manoir ; mais l’on ne voulut pas essayer de comprendre.

En tout cas, des paysans continuèrent de raconter qu’ils avaient aperçu deux femmes vêtues de robes noires, là-bas, où ne passait jamais la camionnette de la boulangère, ou celle du facteur.

Patrick S. VAST - Janvier 2008

http://patricksvast.hautetfort.com/

 

03/01/2008

Un tour de cadran

d58b1b1b2f5701bfcf2947f5dcd6fa1e.gifLe tour de cadran en question, c’est tout bonnement l’année 2007 qui vient de s’achever. Elle aura été marquée notamment par la création de ce blog en février. Mais en janvier, était publié dans le Calepin jaune numéro 11, « Le manuscrit de Walter Ashleigh ». C’était mon premier texte fantastique XIXème siècle. En septembre, dans le Calepin jaune numéro 13, on en trouvait un deuxième, « Le chat du marin ». En octobre, le webzine Reflets d’ombres, avait publié « La gueule cassée », et dans le supplément au numéro 8 de Géante rouge, on pouvait lire « Planète Song ». Ces textes, ainsi que d’autres, sont à lire dans la rubrique « Mes nouvelle publiées dans des revues et fanzines, (colonne de gauche). Pour ce qui est de « Planète Song », je lui ai consacré une rubrique spécifique, « concours Géante rouge 2007 », (toujours dans la colonne de gauche.

Bien sûr, au cours de cette année 2007 il y a eu de nombreuses nouvelles à lire dans la rubrique « Mes nouvelles en ligne », (au même endroit que précédemment

2008 a donc pointé son nez, et dans le courant de ce mois, vous pourrez découvrir « Le rendez-vous de Folkestone », dans le Calepin jaune numéro 15 dont la parution a un peu de retard ; et dans le spécial nouvelles du webzine Phénix Mag, ce sera au tour de ma nouvelle de science-fiction, « Chadoogie », qui sera téléchargeable gratuitement sur le site du webzine, de même que les oeuvres d’autres auteurs. Pour consulter le sommaire de ce prochain numéro, précipitez-vous sur le spécial « Jouets », toujours en ligne (en cliquant encore une fois dans la colonne de gauche).

Puis, gros morceau de cette année 2008, mon roman fantastique XIXème siècle qui avance un peu plus chaque jour, un roman qui se déroule dans un univers de dunes, sur les bords de la mer du Nord. Un univers, un décor, à mon sens peu habituel ; la plupart des histoires fantastiques se déroulant plutôt à la campagne, ou alors en ville.

Et bien sûr, pour 2008, encore et toujours des nouvelles dans l’esprit PSF, (Polar/Science-Fiction, Fantastique).

À la prochaine !