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20/05/2013

"Albert et les geishas" (suite)

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Ma courte nouvelle "Albert et les geishas" est en ligne sur :

 http://short-edition.com/oeuvre/tres-tres-court/albert-et...

Je vous invite à la lire mais aussi à voter et faire voter pour elle dans le cadre du prix de la short littérature ! 

11/05/2013

Nostalgia ou ode au temps qui passe

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"Salon Jean-Pierre", à céder, fermé définitivement pour cause de retraite. Ce salon, je suis passé devant durant plus de quinze ans. Salon Juniors/Messieurs. Autre temps, autres mœurs, quand les salons de coiffure n'étaient pas mixtes. Une époque presque antédiluvienne et pourtant qui existe encore, ou du moins qui existait encore, au détour d'un salon fermé à tout jamais et qui donnera sûrement suite à une banque, une agence immobilière, une boutique de fringues standardisées. Je suis passé durant plus de quinze ans devant ce salon, j'ai vu d'un coup d'œil, vieillir progressivement le coiffeur. J'ai vu ses cheveux devenir gris, puis blancs. Je m'aperçois que je n'y suis jamais entré dans ce salon. Trop tard, oui trop tard. C'est peut-être cela la nostalgie : réaliser que l'on n'a pas poussé la porte d'un salon de coiffure, et cette négligence donne toute la mesure du temps... qui passe et ne revient pas ou plus.

 

Dans le même ordre d'idées, voici un texte qui (surtout pas de fausse modestie) me plaît assez bien, au sujet d'une ouvreuse de cinéma. Personnage également du passé, d'un temps révolu. Là, j'ai poussé la porte. Je puis donc en parler et vous en raconter l'histoire, ci-dessous :

ouvreuse.pdf

  

14/02/2013

En passant

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Une petite nouvelle que je pense inédite sur ce blog :

andrew.wps.pdf

Bonne lecture !

 

09/02/2013

Petit souvenir

 

 

 

 

 

 

 

L'employée

 

 

 

par

 

 

 

Patrick S. VAST

 

 

 

 

 

 

 

Geneviève, 22 ans, prit ses fonctions dans une triste et poussiéreuse administration, le 3 janvier 1947.

 

Il faisait froid ce jour-là ; très froid même. Elle portait un manteau usagé, symbolisant très bien la précarité que beaucoup connaissaient encore en cette période d’après-guerre.

 

Le bâtiment de trois étages qui abritait l’administration où Geneviève avait été recrutée par concours, était gris, sinistre. Elle entra en poussant une lourde porte, et fut accueillie par le concierge : un homme petit, sans âge, à la figure chiffonnée et aux yeux chassieux, vêtu d’une blouse de couleur imprécise et coiffé d’un béret. Il lui indiqua en bougonnant comment se rendre au bureau du chef de service, et tandis qu’elle montait un escalier dont les marches craquaient sous les semelles compensées de ses chaussures, elle eut l’impression qu’il la suivait de ses yeux chassieux.

 

Elle fut reçue par le chef de service : un individu aux dents jaunes qui portait des lunettes aux verres épais. Il ne s’éternisa pas avec elle, et la conduisit dans un grand bureau, où il la présenta à l’employée principale. Elle s’appelait Marthe et avait une quarantaine d’années. À l’arrivée du chef, elle s'était levée et avait posé un regard dédaigneux sur Geneviève. Cette dernière était petite, menue, et Marthe, grande, coiffée d’un chignon strié de gris, qui lui faisait encore gagner quelques centimètres. Le chef présenta à Geneviève deux autres collègues dont les bureaux formaient chacun un angle droit avec celui de l’employée principale. Elles se ressemblaient comme deux sœurs, avec leur peau rose et leurs joues pleines.

 

Le chef se retira, et Marthe emmena Geneviève à l’écart, puis elle lui dit de s’installer à une simple table où était posée une imposante machine à écrire.

 

Geneviève s’assit sur une chaise un peu bancale sans même avoir enlevé son manteau. Le bureau n’était pas chauffé, et l’employée principale ainsi que les deux autres collègues qui avaient revêtu chacune une blouse grise, avaient noué un gros cache-nez de laine autour de leur cou.

 

Il y avait des dossiers d’un côté de la machine, et de l’autre des feuilles et du papier carbone.

 

— Vous prenez la place de notre chère collègue, Monique, commença l’employée principale d’une voix acidulée. Mais sachez que pour nous, elle est irremplaçable ! Même si nous l’avons accompagnée à sa dernière demeure la semaine dernière ; pour nous, elle est toujours ici. Allez, au travail maintenant !

 

Marthe s’en alla, laissant Geneviève désappointée. Ce que venait de lui dire l’employée principale avait accentué la pâleur de son teint, déjà soulignée par une chevelure brune qui tombait en boucles sur ses épaules.

 

Puis elle ouvrit un dossier, et comprenant qu’elle devait dactylographier les feuilles noircies d’une écriture illisible qu’il contenait, elle se mit effectivement au travail.

 

À midi, l’employée principale lui accorda une demi-heure pour aller se restaurer. Elle se rendit dans un bar-tabac situé juste en face, et avala un sandwich et un café crème.

 

Quand elle revint, Marthe lança avec une expression de haine sur son visage ascétique :

 

— Vous pouvez recommencer tout votre travail de ce matin. C’est truffé de fautes ! Ma parole, on pourrait croire que vous ne savez pas lire !

 

Geneviève ne dit rien, et reprit place à sa table. Elle se remit au travail, et durant l’après-midi, tandis qu’elle s’échinait à déchiffrer les véritables brouillons que contenaient les dossiers, elle entendit plusieurs fois rire Marthe avec les deux autres collègues.

 

Elle finit par sentir sa lèvre supérieure se soulever. Elle n’y pouvait rien, cela se produisait à chaque fois qu’elle était contrariée ou énervée. Dans ces moments-là, un rictus hideux s’emparait de son visage, et elle craignait le pire.

 

À 18 h, les deux autres employées saluèrent Marthe et s’en allèrent.

 

Geneviève se leva à son tour, mais aussitôt, Marthe intervint :

 

— Eh bien, où allez-vous comme ça ?

 

— Il est 18 h, j’ai terminé ma journée, dit Geneviève, d’une voix étranglée.

 

La nuit était tombée depuis pas mal de temps, et dans le bureau éclairé par une lampe à bout de souffle, se répandait une lumière pisseuse.

 

— Mais vous n’avez pas terminé votre travail ! s’indigna Marthe.

 

— C’est que j’ai rendez-vous chez le médecin, mentit Geneviève.

 

Marthe ravala sa salive, puis déclara :

 

— Très bien, ma fille ! Mais demain, il faudra travailler double !

 

— C’est entendu, fit Geneviève d’une voix à peine audible.

 

Une fois dans la rue, elle sentit plusieurs fois sa lèvre supérieure se soulever, tant elle était révoltée par l’attitude de l’employée principale. Elle tenta tant bien que mal de dérober son visage aux regards des gens qu’elle croisait sur le trottoir ; car elle savait qu'en se soulevant, sa lèvre supérieure découvrait entièrement ses dents du haut et ses gencives, la rendant effrayante. Bientôt, ce phénomène étrange cessa. Mais une fois dans le métro, ce fut pire. Tandis qu’elle se tenait debout, agrippée à l’une des barres verticales de la voiture où elle avait pris place, elle vit soudain tous les regards converger sur elle. Sans qu’elle n’ait pu le retenir, du plus profond de son corps menu, avait surgi un incompréhensible grognement qui n’avait rien d’humain. Elle descendit très vite à la station suivante.

 

Le lendemain fut encore une journée très pénible pour Geneviève. Elle dut subir toutes sortes de brimades de la part de l’employée principale. Et à 18 h, quand elle voulut s’en aller, celle-ci fut catégorique :

 

— Pas question de me refaire le coup du médecin comme hier ! dit-elle. Vous restez jusqu’à ce que vous ayez terminé votre travail !

 

Geneviève demeura assise à sa machine à écrire, la gorge nouée. Les yeux remplis d’effroi, elle regarda le coin de ciel que l'on apercevait par la fenêtre. Il faisait nuit, et Geneviève semblait chercher quelque chose dans cette masse sombre qui surplombait la ville. Elle délaissa le ciel, et regarda cette fois ses deux mains posées sur les touches de sa machine à écrire. Elle crut défaillir quand elle vit un léger duvet noir qui commençait à les couvrir.

 

— Bon, je m’en vais, dit soudainement Marthe. Je vais fermer la porte à clé. Il ne faudrait pas qu’un intrus tente d’entrer. Le concierge viendra vous ouvrir d’ici une heure. J’espère bien que vous aurez enfin terminé votre travail.

 

Marthe s’en alla, et quand Geneviève entendit une clé tourner dans la serrure de la porte du bureau, elle se mit à sangloter, d’autant que ses deux mains étaient maintenant entièrement velues.

 

 

 

***

 

 

 

L’employée principale descendit rapidement l’escalier, et arriva au rez-de-chaussée, où elle trouva le concierge.

 

— Ah, vous tombez bien, dit-elle. Je voulais vous demander de monter d’ici une heure au bureau pour ouvrir à la nouvelle. Vous savez, celle qui est arrivée hier.

 

— Je vois, fit le concierge, d’un air entendu.

 

Marthe lui souhaita une bonne soirée, et sortit très vite de l’immeuble.

 

Le concierge se tourna alors vers l’escalier, et hocha la tête d’un air chafouin.

 

 

 

***

 

 

 

Le lendemain, à 8 h, quand Marthe revint, il faisait encore nuit. On vivait les jours les plus courts de l’année.

 

Elle ne trouva pas le concierge dans sa loge qui était pourtant ouverte et éclairée. Elle fut très étonnée ensuite de s’apercevoir que la porte du bureau n’était pas fermée à clé. D’habitude, c’était toujours elle qui l’ouvrait en premier. Une légère inquiétude commença à la gagner. Elle actionna la clenche puis poussa la porte, et entra dans le bureau déjà éclairé. Aussitôt, elle sentit quelque chose de visqueux sous ses pieds. Elle baissa la tête, et vit avec horreur que c’était du sang. Mais elle n’était pas au bout de l’horreur, car elle découvrit alors le concierge allongé sur le plancher, baignant dans une mare de sang, la gorge déchiquetée.

 

Marthe se raidit, se souvenant qu’elle avait déjà vu ce genre de spectacle. C’était quand elle était enfant, dans les Vosges. Il y avait un loup qui rôdait dans la campagne, et un matin, on avait découvert plusieurs bêtes de la ferme de ses parents, sauvagement égorgées.

 

Elle regarda sous la table de travail de Geneviève, et ses yeux s’écarquillèrent quand elle vit deux pattes noires. Elle crut tout d’abord que c’était un chien qui avait réussi à s’introduire dans le bureau. Mais elle fut soudain la proie de tremblements incontrôlés, quand retentit dans toute la pièce, un cri effroyable, à glacer tous les sangs. Et ce cri, à ne pas en douter, était bel et bien celui d’un loup aux abois.

 

Patrick S. VAST - 2006

 

 

 

 

 

24/12/2012

Happy Christmas

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En cette journée de réveillon, je ne puis résister au plaisir de mettre une nouvelle fois en ligne ma nouvelle "Une odeur de dinde". Une nouvelle écrite en 2006, d'autant plus salutaire maintenant que le mythe du vampire donne lieu à un fatras de mièvreries bassement commerciales qui, hélas, semblent ravir moult teen-agers gavés de série TV plus navrantes les une que les autres.

Bon réveillon et joyeux Noël !

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31/10/2012

Avant la veuve il y eut le veuf

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Petit rappel, s'il est vrai que j'ai eu le plaisir d'écrire et de voir publié mon polar "La veuve de Béthune", avant la veuve, je m'étais, le temps d'une nouvelle, intéressé à un drôle de veuf. En plus, c'est la bonne période...

À lire ou relire :

http://patricksvast.hautetfort.com/media/02/01/3406219229...